Grand prix de Formule 1 à Monza

Grand prix de Formule 1 à Monza

Pour introduire notre long séjour à Pavie, je ne voyais pas meilleur endroit que d’aller à Monza, plus particulièrement au Grand Prix de Formule 1 qui avait lieu du 10 au 12 septembre 2021. C’est d’ailleurs l’une des principales attractions de notre région, la Lombardie, puisque le Grand Prix rassemble chaque année plus de 150 000 fans, tous les deuxième week-ends de septembre. Mais aussi, c’était une façon pour nous de cocher la première case de nos visites à faire à Pavie.

L'Histoire du Circuit de Monza

Monza fait partie des circuits mythiques et emblématiques de la F1. Inscrit au calendrier depuis 1950, ce circuit n'est vraiment pas comme les autres. Le Temple de la vitesse porte ce nom en raison de sa rapidité et des pointes de vitesse très importantes réalisées par les bolides. Ce circuit, long de 5,793km, est à ce jour le plus rapide du calendrier. Les F1 engagées tournent en moins d’1min30 tandis que pour les plus rapides, des pointes à plus de 370 km/h, pour une modeste moyenne de 260 km/h, ont déjà été enregistrés (ces records ont été réalisés en 2004 par le pilote Juan Pablo Montoya).


Monza se situe dans la banlieue nord de Milan à moins de 45 min du centre ville, soit environ 30 km. Sa particularité est qu’il est niché au plein cœur du Parco Real, le 4ème plus grand parc d’Europe. Sa grande superficie (plus de 800 hectares) lui permet d'accueillir entre autres l’Open de golf d’Italie depuis 1925 (l’une des plus grandes compétitions de golf d’Europe), et surtout le Grand Prix de Formule 1 à l’Autodromo Nazionale depuis 1921.

Un circuit particulier et unique en son genre

La particularité principale de l’Autodromo Nazionale est qu’il comporte un circuit routier ainsi qu’un anneau de vitesse, connu pour son célèbre banking, une sorte de “mur incliné” que les pilotes empruntaient autrefois à toute allure. Cette portion a été banni en 2004 à la suite d’un accident, car jugée trop risquée pour des voitures de course élancées à plus de 300 km/h. Nous n’avons malheureusement pas pu nous en approcher, pour des raisons de sécurité, évidemment.

Image d’archive du fameux banking de l’anneau de vitesse

Le circuit routier a lui aussi connu des modifications au fur et à mesure des années, entraînant l'amélioration de la sécurité des pilotes, des secouristes et des spectateurs. 52 pilotes et 35 spectateurs ont déjà tragiquement perdu la vie sur le circuit lombard. Ce sont ces mêmes accidents là qui ont par la suite entraînés des changements de piste et rebaptisés ces portions mortelles. C’est notamment le cas de la célèbre chicane de la Variante d'Ascari qui a été donnée à la suite du tragique accident du pilote italien Alberto Ascari.

Italie, Ferrari, Tifosis

L’Italie est réputée pour être une terre de l’automobile, avec des constructeurs de grands noms : Alfa Roméo, Lamborghini, Maserati ... et surtout Ferrari ! Avec les usines de production implantées à Maranello, au sud de Modène, à seulement 2h de Monza, Ferrari joue ici à domicile. D’ailleurs Enzo Ferrari, l'inventeur de la marque au cheval cabré, avait pour habitude de ne jamais assister aux Grand Prix de F1, excepté celui de Monza où il s’y rendait chaque année jusqu’à sa mort en 1988.
Bien qu’il y ait un deuxième circuit présent en Italie à Imola, Monza reste le berceau des Tifosis, les fervents supporters italien de l’écurie Ferrari.

Famille Ferrari


Avec Alice, nous avons pu les remarquer très facilement, vêtus de rouge et vouant un culte incommensurable pour Charles Leclerc et Carlos Sainz (les deux pilotes Ferrari), c’étaient eux qui mettaient l’ambiance en toute circonstances. Même après le crash spectaculaire de Carlos Sainz, ils ont continué à le supporter.

D’ailleurs, nous nous sommes également fait submerger par cette "marée rouge” en s’accaparant d’un maillot Ferrari (et de ses sponsors) pour supporter les 2 pilotes. Comme des vrais Tifosis !

La marée rouge

Comment s’y rendre ?

Nous avons longtemps hésité entre la voiture ou les transports en commun. Jusqu’à la veille du GP, on se posait encore la question.
Attention les Grand Prix de Formule 1 attirent toujours énormément de monde. En règle générale, il vaut mieux privilégier les transports en commun, au détriment de la voiture, où le prix des parkings peut vite dépasser les 50€ la journée…
Sauf à Monza ! Eh oui, ce Grand Prix n’est pas comme les autres. Beaucoup de places de parking gratuites étaient disponibles à proximité du parc. Nous nous sommes donc garés aux abords du Parco Real, puis nous avons marché en direction de l’entrée principale. Bon, le parc est gigantesque, donc on a quand même bien marché...Mais ça en valait largement le coup !

Plan Parco Real


En plus de ça, la balade sera d’autant plus agréable puisqu’en traversant le parc vous découvrirez des vestiges de l’époque Napoléonienne, et que c’est notre cher Napoléon qui l’avait fait construire pour son beau-fils le vice-roi d’Italie Eugène de Beauharnais, au début du XIXème siècle.

Pour ce qui est des transports en commun, il existe des trains qui relient Monza depuis Milan (moins de 15 minutes), puis des navettes qui vous déposent aux abords du Parco Real (15 minutes environ). Mais, comme dans tout bon Grand Prix, les navettes peuvent vite être saturées et elles ne vous déposeront jamais pile devant l’entrée. Donc pensez tout de même à prendre des bonnes chaussures de marche !

Le programme de notre journée

Nous y sommes allés le samedi 11 septembre pour voir les Essais Libres du midi puis la fameuse Sprint Race, le nouveau format des qualifications adopté par la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) pour rendre la course du samedi encore plus “spectaculaire”. En plus de ça, d’autres championnats ont lieu ce jour-là, notamment celui de F2 (sous catégorie de la F1) où des jeunes talents se battent pour le championnat du monde avant de rejoindre l’élite en F1, et espérer y gagner une place dans l’une des prestigieuses écuries.

Avec Alice, on est arrivés sur les coups de 11h, on était plutôt bien placé (dans la Parabolica), juste avant la ligne d’arrivée. C’était donc un endroit idéal pour voir les F1 accélérer à toute vitesse, et tenter de se dépasser en ligne droite, avec ou sans aspiration, à plus de 300 km/h.

La fin de la Parabolica, le dernier virage avant la ligne d’arrivée

Nous avons commencé notre journée en assistant aux deuxièmes Essais Libres de 12h (Free Practise 2, pour les bilingues), une simple séance de 60 minutes, sans réel enjeux, où nous avons pu voir les F1 déambuler à toute allure devant nos yeux ébaillis. Cette course sert aux écuries et aux pilotes à faire leurs derniers réglages avant la Sprint Race de l’après-midi. C’était une belle introduction pour commencer notre journée ! Petit fait de course, Carlos Sainz, le pilote de la Scuderia Ferrari, a embouti sa monoplace sous les yeux des Tifosis…

La Ferrari numéro 55 de Carlos Sainz en mauvais état et qui a glissé sur le vibreur de la fameuse chicane d’Ascari

Vers 15h, nous avons assisté à l’une des courses de F2, avec des monoplaces légèrement moins puissantes que ses grandes sœurs, les F1. On a eu la chance de voir un jeune français de 17 ans, Théo Pourchaire, qui brille cette année avec l’écurie AMT, il part 10ème et termine 10ème. Bravo quand même !

A 16h30, la fameuse Sprint Race tant attendue démarre enfin. Elle se dispute sur 18 tours environ, soit 100 km de course, autant dire que ça passe très vite. Mais c’est aussi très intense. Pendant près de 30 minutes, les F1 étaient au coude à coude. C’est finalement Valtteri Bottas, le pilote Mercedes qui remporte la course, lui permettant de partir en pôle position le lendemain pour le Grand Prix. Derrière lui, Max Verstappen (le leader du championnat) et Daniel Ricciardo (le futur gagnant) complètent le top 3 de la grille de départ. Petit fait de course, Pierre Gasly, le chouchou français et gagnant de l’année dernière, fait un accident (sans gravité) qui le pénalise puisqu’il devra s'élancer de la dernière position.

En bref, nous avons vécu une journée riche en émotions ! Avec beaucoup de suspens et de rebondissements. C’était incroyable de revoir autant de monde pour un évènement sportif qui a réuni presque 100 000 spectateurs tout le week-end. Mais aussi, de pouvoir admirer la beauté du sport automobile et, à quel point les Italiens sont complètement dingues de Ferrari, parfois même un peu trop. La dernière fois que Ferrari avait gagné à domicile c’était il y a seulement 2 ans, avec le monégasque, Charles Leclerc, et c’était presque devenu une journée de fête nationale ! C’est pour vous dire...

La Red Bull numéro 33 du hollandais, Max Verstappen

Depuis que Netflix produit la série Drive to Survive qui met en avant la Formule 1 et ses pilotes, jamais la discipline n’aura autant été sous les feux des projecteurs. Bien qu’à première vue la F1 puisse paraître complexe à comprendre, le spectacle que les voitures de course produisent vaut grandement le coup (de volant). Et puis, voir ces “fusées”, en vrai, se doubler à plus de 300 km/h, c’est toujours impressionnant !

Mes conseils pour réussir sa journée

  • Pour les billets : s’y prendre à l’avance (dès l’ouverture de la billetterie) et favoriser la journée de samedi (moins cher) qui offre un spectacle tout aussi impressionnant que la course du dimanche.
    Attention tout de même au site que vous utilisez. Vous risquez de tomber tout de suite sur le site officiel de la F1 qui va vous proposer des “Experiences” et non les fameux billets à proprement parler. Ces billets Experiences (qui sortent avant la billetterie classique) englobent des packages avec hébergement, restauration, etc. Ils avoisinent les 2 000€ en moyenne... Donc attention à bien distinguer les deux formules !
  • Pour le transport : favorisez les transports en communs car les parkings peuvent très vite coûter extrêmement chers, surtout ceux aux abords de l’entrée principale.
    Si vous optez pour la voiture, pensez à vous garer à un endroit stratégique (parking d’un supermarché).
  • Pour l’équipement : n’oubliez pas de mettre des bonnes chaussures parce que vous allez aussi faire du sport en marchant pas mal de temps ! Les entrées sont généralement peu nombreuses, ce qui veut dire que vous serez sûrement obligé de traverser les différentes allées avant de trouver votre tribune.
  • Pour le Jour J : pensez à partir très tôt, depuis Pavie, nous sommes partis 3h avant le début des Essais Libres, c’était suffisant.

Enfin, le meilleur conseil que l’on puisse vous donner est de ne pas mettre de bouchons à oreille, les bruits des F1 sont devenus largement supportable, vous profiterez encore plus du spectacle !

L’une des allées menant à notre tribune